L'élevage, ce que ça implique
Être éleveur n'est pas donné à tout le monde. C'est un travail à temps plein dont peu de gens comprennent le sérieux et la rigueur. Toutefois, il est important pour l'adoptant de bien choisir son éleveur. En effet, un lien de confiance doit impérativement s'établir entre adoptant et éleveur, pour le bien-être du chaton. Outre le fait que cela permette d'acquérir un chaton à l'aise, cela vous assurera d'obtenir un chaton en santé dont la lignée est sélectionnée avec sérieux.
Il existe quatre types d'éleveurs : - l'Éleveur éthique - l'Éleveur - le BYB - la Ferme d'élevage Même si vous avez le coup de cœur pour un chaton issu d'une Ferme ou d'un BYB, privilégiez toujours un éleveur éthique pour qui honnêteté et rigueur sont les maîtres mots. Si vous avez des doutes sur la qualité de l'élevage, n'hésitez pas à poser des questions, à demander des preuves. Un éleveur éthique vous les fournira avec plaisir : il se doit d'être transparent avec ses adoptants. |
L'éleveur éthique
|
L'éleveur éthique travaille une race, plus rarement deux, dont il connaît toutes les subtilités tant au niveau génétique que santé ou comportement. Il est le mieux placé pour vous informer sur sa race. Il pratique l'élevage selon des règles de soins rigoureuses qu'il établit ou qui sont établies par un organisme officiel et dans le seul but d'améliorer la race. De tels soins commencent longtemps avant la naissance de votre chaton, lorsque l'éleveur éthique choisit ses reproducteurs.
Chaque reproducteur est sélectionné en fonction du standard de la race, des critères de santé rigoureux, et d'une lignée exempte de consanguinité. Les reproducteurs sont testés pour les maladies génétiques et virales, testés pour que leur code génétique soit connu, enregistrés à un ou plusieurs clubs félins et leur qualité physique est évaluée en exposition auprès de juges qualifiés avant qu'ils n'entament une carrière de reproducteur. Ils sont suivis annuellement par un vétérinaire certifié de confiance. L'éleveur éthique respecte en tout point le bien-être et la santé de ses reproducteurs qui vivent en toute liberté dans la maison ou dans des enclos aménagés s'il désire séparer mâles et femelles. Dans tous les cas, tout animal peut interagir régulièrement avec l'éleveur et dispose en tout temps d'un milieu propre, sain, ludique et favorisant sa stimulation, son activité comme son repos et sa sécurité. De la même façon, l'éleveur éthique assure à tous ses reproducteurs une période de repos nécessaire entre deux saillies ou deux portées (entre dix et quinze mois chez une femelle, entre trois et neuf semaines pour un mâle). Il refuse également de faire accoupler un chat trop jeune ou trop vieux et attendra l'âge adulte qui peut varier entre douze et vingt-quatre mois selon la race. Une fois l'accouplement effectué entre deux reproducteurs choisis dans le cadre d'une amélioration de la race, l'éleveur éthique s'assure d'offrir à la chatte gestante tous les soins nécessaire. Le cas échéant, il a recours à une échographie afin de s'assurer du nombre de chatons attendus. Il opte pour une nourriture équilibrée et adaptée au besoin de la mère. Par la suite, il se charge de tous les soins de ses chatons tant que ceux-ci résident à son domicile. Cela commence par leur développement et leur stimulation quotidienne, en passant par les soins de santé, la nourriture, mais aussi l'éducation. Enfin, l'éleveur éthique préfère annuler une vente que de laisser un chaton partir dans une famille en laquelle il n'a pas confiance. Il choisit donc ses adoptants avec rigueur et tout adoptant doit signer un contrat avant d'acquérir un héritier de la chatterie. Les chatons partiront dûment stérilisés, vaccinés, vermifugés, identifiés et enregistrés du foyer de leur éleveur. Par la suite, l'éleveur éthique demande régulièrement des nouvelles de ses chatons et assure un suivi qui va du rappel des dates de vaccination jusqu'à l'aide au replacement le cas échéant. Il se fait toujours un devoir de remplacer un chaton qui décède si la responsabilité lui incombe et assure un service après vente de qualité. La retraite de ses reproducteurs le préoccupe autant que leur bien être tout au long de leur vie, c'est pourquoi, s'il ne peut leur assurer lui-même leur retraite pour des raisons comportementales ou de santé, il s'assure de leur trouver une famille à qui il voue une confiance absolue. En somme, l'éleveur éthique pratique l'élevage de manière passionnée et a toujours su que cette activité ne rapportait rien. Il vend ses chatons afin de couvrir approximativement le prix que lui coûtent les expositions et les tests de santé, c'est à dire à leur juste prix. |
L'éleveur
|
L'éleveur, aussi appelé "éleveux", "éleveur de salon" ou "éleveur du dimanche" pratique l'élevage de manière moins rigoureuse. Il possède en général deux à trois races d'élevage qu'il n'hésite pas à marier entre elles afin d'obtenir des chatons plus originaux qui se vendent mieux au plus offrant.
Bien qu'il veille en général au bien-être et au développement de ses chats, il n'effectue pas tous les tests de santé, ni les autopsies lors d'un décès. Les soins de santé des chatons sont effectués avec sérieux et les chats vivent en liberté, mais les mariages ne sont pas effectués dans le but d'améliorer la race. Les reproducteurs ne sont d'ailleurs pas présentés en exposition afin d'évoluer leur correspondance au standard. L'éleveur ne maîtrise pas parfaitement ses races et leurs subtilités. L'éleveur n'effectue pas toujours un suivi annuel, mais la santé de ses chats lui tient néanmoins à cœur. Il se rend donc souvent chez le vétérinaire malgré tout. L'éleveur sélectionne ses adoptants avec moins de rigueur et ne propose pas toujours un contrat. Ses chatons ne sont pas toujours opérés lorsqu'ils quittent son domicile et il propose rarement un service de replacement. |
Le BYB
|
Le BYB, aussi appelé "back yard breeder", "éleveur de fond de cour", "producteur de chatons" ou "naisseur" pratique l'élevage dans un but lucratif. Il aspire à gagner de l'argent par son activité. Il diffère de l'éleveur parce qu'il se contente de produire des chatons et ne les élève pas réellement. Il réduit au minimum les frais liés à l'élevage. Par conséquent, les frais liés au soin des chatons (vaccins, stérilisation, inscription) peuvent être à la charge de l'adoptant. Il possède plusieurs animaux, pas forcément de race et la plupart du temps non enregistrés, chats de ferme sans pédigrée ou chats de type et non de race (c'est à dire qui ressemblent à la race sans y appartenir et ne répondent pas au standard établi).
Il accouple ses chattes sans se soucier de leur santé, produisant jusqu'à trois portées par dix-huit mois et faisant accoupler des chattes dès leurs premières chaleurs, aux alentours de cinq mois. Il ne tient compte ni de la santé, ni de la génétique, ni de l'amélioration des races. Il connait mal les subtilités des races qu'il a choisi d'élever telles que génétique et standard. La nourriture et les soins apportés sont réduits au moins cher. Les tests de santé sont absents. Les chats ne possèdent que rarement d'un espace sain et stimulant. Les adoptants ne disposent d'aucun papier et d'aucune garantie et les chatons quittent le foyer du BYB le plus tôt possible, c'est à dire bien avant d'être parfaitement sociabilisés, éduqués, vaccinés, vermifugés et opérés. Souvent, les chatons invendus finissent en animalerie et ceux qui grandissent à la maison sont élevés dans des cages ou dans des pièces fermées. |
La Ferme d'élevage
|
La ferme d'élevage ou l'usine à chats est un commerce. Les chats sont rarement de race. Ils sont le plus souvent croisés, sans égard pour la rigueur, le bon sens et les préoccupations nécessaires à la santé et au bien être des parents ou des chatons. Les animaux vivent en cage, dans des milieux étroits, inconfortables, non-stimulants, la plupart du temps sans nourriture adaptée, sans eau fraiche et sans lumière. L'environnement sent mauvais, est insalubre. Les animaux ont une durée de vie limitée, une santé précaire et leur mort est prématurée. Aucun test de santé n'est effectué, aucun soin de santé n'est administré par un vétérinaire. Les naissances se font sans suivi et de nombreux chatons décèdent avant l'adoption ou peu de temps après.
La plupart du temps, le propriétaire des animaux ne les apprécie pas. Il n'apprécie même pas la race. Il n'y voit qu'un marché lucratif et en ce sens, a choisi la ou les race(s) qui rapporte(nt) le plus. Les mères sont accouplées sans relâche jusqu'à mourir d'épuisement et développent, outre une mauvaise santé, des problèmes de comportement. Les chatons qui naissent sont souvent carencés, malades ou fragiles. La vente se fait sans que les propriétaires ne puissent visiter les lieux. Ceux-ci en sont dissuadés pour des raisons souvent bancales et les chatons sont amenés directement chez leur propriétaire ou distribués sur le pas de la porte, sans aucun contrôle de qui est le futur propriétaire et s'il sera en mesure de bien traiter son nouvel animal. Les invendus finiront noyés ou en animalerie dès l'âge de six à huit semaines. J'espère que dès lors, vous saurez différencier le bon du mauvais, et que vous n'encouragerez pas les mauvaises pratiques. |
© Korrigan Cattery 2020-2030 - Toute reproduction interdite