Histoire du Munchkin
Il était une fois une autre terre de légende : les bayous de Louisiane. C'est sur cette terre chaude et chaleureuse que naquit notre héroïne : Blackberry, une petite chatte noire. Réfugiée sous les roues d'un véhicule, elle croisa en 1983 la route de Sandra Hochenedel. Blackberry n'était pas une chatte ordinaire. Elle avait reçu de la part des Dieux des chats un cadeau : des pattes courtes. C'était la première Munchkin de nos lignées actuelles.
Blackberry n'était cependant pas la première Munchkin au monde. On avait déjà entendu parler de la particularité des pattes courtes en Angleterre en 1930, aux États-Unis en 1944 (William-Jones, H.E., 1944, Arrested development of the long bones of the fore-limbs in a female cat, Vet. Rec. 56: 449) ou en Russie en 1953 où ils furent appelés les « chats kangourous » à cause de leur façon unique de s'asseoir sur leurs pattes arrières. On avait cru à une rumeur, une légende similaire à celle des Korrigans ou des Elfes et on avait perdu la trace de tels chats. |
Après la découverte de Blackberry, on se questionna réellement sur l'apparition du gêne et on décida d'en faire une race. À Sandra, sa nouvelle maîtresse, Blackberry offrit une portée de chatons. La moitié des nouveaux-nés présentait les mêmes caractéristiques que leur mère. On leur donna le nom de ces petits êtres imaginés par L. Frank Baum dans Le Magicien d'Oz - Munchkins - afin d'évoquer le côté fabuleux et malicieux de ces petites boules de fourrure espiègles et originales.
De cette première portée, Sandra confia un mâle appelé Toulouse à une amie éleveuse : Kay La France. De Toulouse naîtra Boscobel Minnie Pearl, qui donnera à son tour Boscobel Magnolia Blossum of Ozcats en 1990, la mère d'Ozcats Elfie of Korrigan, notre première femelle. |
Un premier Munchkin sera exposé en 1991, au Madison Square Garden, à New York, ce qui marquera le début de la reconnaissance pour cette race. Deux ans plus tard, soit en 1993, deux juges internationaux, Aline et Philippe Noël, se voient confier un couple de Munchkins afin de présenter la race en France et de faire établir le standard auprès de l'association féline française : le LOOF. Il s'agit des chatons de Boscobel Magnolia Blossum of Ozcats et de Mannawyddan Beauregard of Ozcats, mâle non standard élevé par Solveig MV Pflueger, éleveuse et généticienne de talent qui travaillera très longuement sur les gênes du Munchkin et à qui l'on doit le plus important travail scientifique sur la race. Les chatons confiés à Aline et Philippe Noël sont Ozcats Elfie, dite Babydoll, et Ozcats Bobsleigh, dit Bobby, nés chez Mary Alice Heinz. Tous deux sont noirs et blancs et parcourent les expositions félines de France à partir de 1994.
Aujourd'hui, grâce au travail conjugué de plusieurs éleveurs et des juges internationaux séduits par la race, le Munchkin est reconnu par la TICA (à partir de 1995), ainsi que par le LOOF et la WCF. Toutefois, de nombreuses autres associations félines, parmi lesquelles la CCA, le CCC, la FIF ou le GCCF refusent d'entendre parler du Munchkin. Ils considèrent en effet que le gêne donnant les pattes courtes provient d'une maladie génétique qui ne devrait pas être reproduite, voire d'une tare. |
De nombreux juges américains considèrent, encore aujourd'hui, que le Munchkin est « le chat du Diable » et refusent même de le juger en exposition. Malgré tout, de plus en plus d'éleveurs ou de particuliers sont séduits par la race et le Munchkin est de plus en plus populaire. La TICA accepte la race en championnat à partir de 2003, une fois son standard bien défini.
© Korrigan Cattery 2020-2030 - Toute reproduction interdite